Le service public n'est pas un jouet à mettre aux mains des financiers
Le service public est un garant de l’égalité territoriale et celui du transport ferroviaire, un outil indispensable pour l’aménagement du territoire et la protection de l’environnement.
Le Parti Communiste dénonce les « mensonges » et les manipulations utilisés par le gouvernement Macron-Philippe qui veulent faire passer les cheminots pour des privilégiés et la cause des difficultés de la SNCF.
Oui, le parti communiste soutient pleinement la lutte des cheminots, soutient pleinement l’existence d’un grand service public ferroviaire. Et pour cela il ne faut pas mentir, oui il faut changer des choses à la SNCF mais il ne faut surtout pas la casser !
On nous explique tous les jours que la mise en concurrence et le privé seraient des atouts.
Et bien demandons aux usagers et aux salariés de l’énergie.
Cette affirmation est un dogme libéral. Les libéraux, les financiers ne peuvent pas supporter de voir échapper tout un secteur essentiel à la vie quotidienne de la population à leur cupidité !
L’exemple donné est souvent l’Allemagne. Or en Allemagne, la privatisation de la Deutsche Bahm est la cause directe de la fermeture d’une grande gare comme Mayence en soirée en 2013 (200 000 hab ) car la société est incapable de recruter le personnel nécessaire à la continuité du service public : pour satisfaire les appétits financiers, 17 000 aiguilleurs ont été licenciés, et il manque 800 conducteurs au plan national. Par ailleurs, l’Etat Allemand a investi 35 milliards d’euros en 1994 pour reprendre la dette. Et cela la réforme Macron n’en dit rien !
Quant à l’exemple Britannique, il est totalement passé sous silence. Le bilan de la privatisation est catastrophique : multiplication par 6 du prix des billets, accidents et aucune solution financière …. Les usagers anglais consacrent 14% de leurs revenus, contre 2% en France.
Bref qu’on arrête de dénigrer la SNCF en pensant que l’herbe est plus verte chez le voisin. Le “Boston Consulting Group” classe le rail français 3è sur le podium européen, notamment pour sa ponctualité et son rapport performance/subvention publique. Qui est 1er ? La suisse, dont les CFF sont détenus par l’Etat et en situation de monopole avec un soutien public par habitant, trois fois + élevé qu’en France ! Qu’en dit Macron ? Qu’en dit Borne ?
Autre échec flagrant de la mise en concurrence, le frêt ferroviaire : on a laissé s’effondrer le fret SNCF, mais les concurrents privés n’en ont repris qu’une toute petite partie, la plus rentable. Conséquence, la part du fret ferroviaire dans le transport de marchandises vivotte à 10%, et c’est énormément de camions sur les routes. Est-ce bien raisonnable au niveau pollution et réchauffement climatique. Qu’en pensent M. Hulot et les signataires des accords de la COP 21, 22 ou ….
Dans notre Région PACA, ils ont cassé le triage ultra-moderne de Miramas. Ici même à Antibes, il ne passe que 1 à 2 trains de frets par jour, alors qu’il y a des milliers et des milliers de camions qui encombrent l’A8.
Non, la SNCF ou plus exactement le réseau ferré national est victime de sous-investissement, les besoins sont immenses et indispensables à la vie économique, vie sociale et écologique de notre pays.
Ce qui coûte cher à la SNCF et aux usagers, ce n’est pas le statut des cheminots mais les frais financiers de la dette.(2,7 milliards d’euros par an, soit le tiers de la masse salariale)
Je ne l’entends pas de la bouche de la ministre Mme Borne. Et puis qui a été directrice de la Stratégie à la SNCF durant 5 ans ? Mme Borne elle même, c’est donc elle qui est en partie responsable de la situation qu’elle dénonce, et il faudrait lui faire confiance pour sa réforme ?
L’argument de la mise en concurrence obligatoire qui serait une obligation européenne est FAUX, un autre mensonge.
Le 4ème paquet ferroviaire (nous avons voté CONTRE) n’oblige pas le gouvernement à se précipiter et en plus les articles 4 et 5 du règlement européen permettent de maintenir les concessions aux exploitants publics. Donc le gouvernement, le directeur de l’entreprise SNCF M. Peppy sont bien les seuls coupables de cette propagande.
Il est évident que cette stratégie serait une catastrophe pour l’aménagement du territoire et en particulier pour les services aux villes moyennes ou du moyen-pays pour notre département comme la vallée de la Roya.
Ca sera une catastrophe aussi pour le littoral, car la fin du statut, ça sera d’énormes difficultés de recrutements pour les difficiles métiers ferroviaire, et pourtant, si nous voulons + de TER, eh bien, il faudra + de conducteurs, + d’aiguilleurs, + de contrôleur, + d’agents d’entretien des voies, + de personnel en gare pour accueillir des voyageurs + nombreux.
Pour le Parti Communiste, le service public ferroviaire appartient aux citoyens et pas à quelques technocrates dogmatiques et fanatiques du CAC40.
Ouvrons le débat sur une vraie réforme de la SNCF avec une première grande volonté : 100% public, réunifier les différentes missions, la mobilité et le réseau.
Il est nécessaire de mobiliser pour cela des ressources immédiates et de libérer la SNCF du poids de la dette pour rénover les lignes vétustes, baisser le prix des billets et développer le réseau.
La dette peut être reprise par la Caisse des dépôts et les banques à taux zéro en exigeant sa reprise ou son financement par la BCE qui finance aujourd’hui le système bancaire à taux zéro.
Pour les ressources immédiates, quelques propositions :
- Augmentation de la taxe locale sur les bureaux et à Sophia, il y a de quoi faire ! (2 milliards par an). Elle est appliquée en île de France, généralisons la !
- Taxe sur les parkings d’hypermarchés à toute la France (2 milliards d’euros)
- Un versement transport pour les régions (500 à 800 millions d’euros)
- Création d’un livret d’épargne transport
- Renationalisation des autoroutes
- Création d’une éco-taxe poids lourds régionalisée (1 milliard par an)
Alors oui, quand on veut trouver des solutions, il faut les chercher et non pas les cacher !
L’argent existe, partageons le au nom de l’égalité territoriale, de l’aménagement du territoire, du service public et du droit à la mobilité pour tous !
Alors, ouvrons le débat, le parti communiste est prêt à participer à tous les débats contradictoires organisés. Nous invitons tous les responsables politiques à oser dire ce qu’ils pensent, à mettre sur la table des idées neuves au service de la planète et de la population.
Le mouvement social, les cheminots, les salariés de Galderma, de Carrefour, les éboueurs de la CASA, les fonctionnaires … s’engagent pour l’intérêt général, pour l’intérêt de notre économie, de notre pays. Nous serons toujours du côté de celles et ceux qui luttent pour le service public,