Castorama : un cas d'école ...
Ce soir, après avoir un peu de temps pour lire les réseaux sociaux. Je me dis que les militants communistes devraient lâcher leur ordinateur et aller parler aux salariés.
Les états généraux du progrès social, un chantier important de notre congrès, loin d'être autocentré ne se fera pas devant un clavier, sans les salariés, sans les militants syndicaux ou sans les associatifs travaillant sur le mal-logement.
Voici ma contribution à l'information ce soir au sujet de Castorama et de son groupe après avoir rencontré des salariés.
Le groupe KINGFISHER au service des actionnaires
Castorama et Brico Dépôt sont 2 enseignes de ce groupe que nous connaissons dans notre département. Depuis quelques années, ils subissent un programme d’offre commune de Kingfisher pour réaliser des économies d’échelle. Au-delà des conditions de travail de plus en plus détestables, ce sont maintenant des annonces de suppressions de centaine d’emplois dans les métiers dits périphériques.
Le mercredi 8 novembre a été annoncé à toutes les équipes de la partie financière des sièges des enseignes du groupe Kingfisher (près de 200 salariés concernés juste chez Castorama) l’ouverture d’un centre de service partagé à Cracovie en Pologne et par conséquent la fermeture de ses services dans ses enseignes respectives. Ce genre d’annonces a évidemment pour but la réduction des coûts mais aussi continuer à développer la « culture de la résignation » par peur de perdre son emploi explique les délégués syndicaux.
Au-delà de cette externalisation, la Directrice Générale du groupe annonce aussi l’ouverture d’une négociation sur la GPEC (Gestion Prévisionnelle des Emplois et des Compétences) par la transformation de nombreux métiers comme chefs de rayon, les logisticiens, les vendeurs….
La Direction annonce des moments difficiles pour le groupe alors que cela fait des années qu’elle sert copieusement les actionnaires. Et oui, il semblerait que le groupe soit « prisonnier » des actionnaires ou plus exactement des promesses faites aux actionnaires. En effet, les actionnaires ont investis près de 900 millions d’euros pour le projet d’expansion du groupe avec une promesse de profit de plus de 560 millions d’euros avant impôt avant la 5ème année alors que l’action a baissé de 15,84% en 2017 ‘après Les Echos.
Est-ce que la Direction a décidé de satisfaire sa promesse sur le dos des salariés ?
De plus, l’argent perçu par Castorama par le biais du CICE n’a servi qu’à réduire le taux de chômage. Entre 2014 et 2018, le nombre de salariés a baissé de 118 pour Castorama et 1400 pour Brico dépôt au profit de contrats précaires.
Ces annonces des délégués syndicaux de Castorama, qui étaient présents à la manifestation à Nice du 16 novembre sont une nouvelle preuve du gâchis et de l’inefficacité de la politique du CICE.
Toutes ces annonces enterrent largement les grands frais de communication des élus de la CASA (Communauté d’Agglomération de Sophia-Antipolis) qui portaient avec fierté au sujet du nombre d’emplois créé et générosité sur le prix des terrains pour obtenir le plus grand Castorama d’Europe sur Antibes inauguré en 2015.
Cécile Dumas