réponses aux question du Patriote
Voici mes réponses aux questions de Djamel Boukerma, journaliste au Pat
Vous pensez quoi de la méthode où le Président de la république parle avant le premier ministre de la politique générale ?
C’est malheureusement la suite du marketing politique national que nous avons vécu durant la campagne des élections présidentielles. Cette prise de parole du Président avant le 1er ministre est la conclusion d’une campagne présidentielle qui a été hyper personnalisé. J’étais lundi après-midi au côté des parlementaires communistes devant la mairie de Versailles et il est bien clair que les communistes ne laisseront pas s’installer cet hyper-présidentialisation. Mais au-delà de la forme, il y a le fond qui est lui, très inquiétant. En effet, au-delà du jugement de « déserteur » attribué aux parlementaires absents, son long discours que beaucoup s’accorde à qualifier de soporifique, de long verbiage imprégné de libéralisme avec une définition du modernisme qui se résume à la casse des droits sociaux, M. Macron a avant tout parlé des institutions et de ce qu’il veut en faire peut-être pour faire oublier les principales préoccupations des français et de leur difficulté de vie. Un fait majeur que M. Macron a oublié dans son discours d’hier est de s’adresser aux millions d’abstentionnistes et ce n’est pas en privilégiant les devoirs par rapport aux droits que ces personnes vont reprendre confiance en la politique.Dans le discours général du Premier ministre, quelles sont les réformes qui vous inquiètent de plus ?
Beaucoup de choses sont inquiétantes mais aussi peu surprenantes de la part d’un homme libéral au service d’un président de la république libéral. C’est clairement une ode aux milieux financiers et aux patronats et tout cela ponctué par le respect du dogme austéritaire dicté par l’Europe.
Donc oui, la suppression des cotisations salariales et la hausse de la CSG est très inquiétante dans le financement de la sécurité sociale et des retraites. La description par le 1er ministre de l’addiction de notre pays à la dépense publique vient s’ajouter à l’annonce du nouveau gel des salaires des fonctionnaires marque le mépris que peut avoir ce gouvernement des services publics. Comparer les dépenses publiques à une drogue dont il faut se séparer est pour moi totalement irresponsable !
Et que dire du flou organisé autour des ordonnances qui souhaitent casser le code du travail avec un seul objectif : développer la précarité des salariés.
Oui le projet de ce gouvernement avec une allégeance d’une grande majorité de députés « dociles » est inquiétant et reste très éloigné des principales préoccupations sociales de la population et très éloigné de la volonté d’égalité et de justice sociale que nous avons pu entendre durant les campagnes électorales.
Quelles sont les initiatives du PCF dans cette période ?
Dans ces conditions, nos parlementaires doivent faire entrer les préoccupations de la population dans les différentes institutions comme l’a fait Sébastien Jumel suite au discours du 1er ministre. Les militants doivent poursuivre leur travail d’information, leur travail de décryptage du danger du libéralisme auprès des salariés, des classes populaires.
Mais l’été est aussi une période d’actes de solidarités concrètes des militants de notre parti : vente de fruits et légumes à prix coûtant, voyage à la mer, aide à la demande logement social, maraude auprès des réfugiés …. Tous ces moments sont riches en rencontre, en débat. Il est important de ne pas laisser seul face au libéralisme effréné de ce gouvernement les personnes les plus fragiles.
Et au milieu de tout cela, au milieu de l’opposition à Macron et son gouvernement, il nous faut ouvrir le chantier décidé de la réinvention du parti et la reconstruction de la gauche.