Et voilà le préfet a parlé...
Aujourd'hui le préfet a annoncé avoir pris un arrêté préfectoral pour la fermeture de 4 campings de la Plaine de la Brague et 4 autres soumis à une commission de sécurité.
Voici ce que j'écrivais en début de semaine pour infoville qui donne mon avis sur la question. Je le donnerai aussi vendredi au conseil municipal.
Où en est l’économie du tourisme ?
Entre 1951 et 1989, le taux de « départ en vacances » des Français passe de 31% (soit 10 millions de Français) à 60,7% (soit 33 millions de Français). C’est à cette période que vient le temps de l’industrialisation du tourisme. Plusieurs facteurs favorisent l’explosion des consommations touristiques : la prospérité économique, la réduction du temps de travail, l’accès à la voiture individuelle et l’apprentissage de la mobilité. C’est à la fin des années 60 que se généralisent les grandes migrations estivales et la volonté de l’économie française de capter ce flux de consommateurs. Cela a pour conséquence par exemple le début d’un développement incontrôlé sur la Côte d’Azur sans planification.
Notre ville n’a pas échappé à ce développement incontrôlé, à l’imperméabilisation des sols à outrance avec des immeubles aux volets fermés, à la spéculation foncière, à l’exploitation financière de beaucoup d’espaces naturels …
Mais que va devenir cette économie du tourisme à l’heure du réchauffement climatique qui rétrécie les plages, qui réduit l’enneigement des stations de ski et qui crée des « aléas climatiques » comme celui du 3 octobre dernier ?
La question est posée avec les campings des rives de La Brague qui sont « menacés » de fermeture, ce sont pourtant les derniers de tourisme populaire qui existent sur la Côte.
Je ne m’explique pas l’intransigeance des services de l’Etat sur cette activité alors qu’ils ne disent rien sur les milliers de m² de surfaces commerciales du nord d’Antibes et que le même Etat n’ordonne pas à Escota d’aménager le passage de la Brague sous l’autoroute.
Que les campings aient parfois abusé avec l’exploitation financière du moindre m² de terrain, que ces campings deviennent un peu les nouvelles agences immobilières pour « mobil homes secondaires », que ces campings frôlent la surpopulation en haute saison, qu’il y ait besoin de règles d’urbanisme à appliquer maintenant que ces lieux deviennent des lieux de résidence, tout cela est certainement vrai mais cela ne date pas d’aujourd’hui ! Dans ce cas-là, il ne fallait pas que l’Etat et la justice ferment les yeux jusqu’à maintenant.
Alors pourquoi s’attaquer à ce qui reste de tourisme un peu populaire de la Côte d’Azur ?
Est-ce que notre ville ne s’intéresserait qu’au tourisme de luxe avec gros bateaux, villas et hôtels de luxe, festivals à 80€ la place ou tourisme d’affaire avec le Palais des Congrès de Juan-les-Pins ?
Je ne suis pas d’accord avec cette vision de l’économie du tourisme. Les vacances ne peuvent pas être réservées à une petite tranche de la population surtout au moment où tous les observatoires des inégalités montrent une nette baisse du taux de départ en vacances à cause de difficultés sociales grandissantes.
A l’heure où la compétence « tourisme » va passer aux mains de la CASA, il est grand temps de se poser la question d’un tourisme compatible avec de nouveaux modes de déplacement, avec les aléas climatiques et accessible au plus grand nombre.
Et dans ce cadre, je ne comprends pas la frilosité des maires d’Antibes et de Valbonne pour accueillir une gare SNCF au Fugueiret avec la possibilité par exemple de parcourir le trajet de cette nouvelle voie ferrée de bassin de rétention sur les affluents de la Brague qui sont si dangereux lors des aléas climatiques et dont personne ne parle.
Est-ce que ces maires préfèrent compter le nombre de bureaux vides dans Sophia ou le nombre de m² de surfaces commerciales à une gare et à un projet ambitieux et plus rapide du TCSP (Transport en Commun en Site Propre) ?
Ce n’est pas ma vision du développement économique, ni de l’aménagement de notre territoire. Ce sont des débats très importants pour l’avenir de notre territoire, je suis à votre disposition pour en parler.